Témoignage : Rencontre avec Marion dans son salon de coiffure et librairie spécialisé pour les enfants

Découvrez Marion, ancienne bibliothécaire, maintenant gérante

d'un salon de coiffure/librairie spécialisé dans la coupe pour enfants

Présente-toi et présente ton salon

Je m’appelle Marion, je suis gérante de La Cachette Secrète, c’est un salon de coiffure pour toute la famille et une librairie jeunesse. J’ai créé La Cachette Secrète il y a 3 ans et demi. Avant j’étais bibliothécaire à la Cité des Sciences et quand j’ai eu mon premier enfant, j’ai réfléchi à autre chose. Je travaillais sur Paris, j’avais beaucoup de transport, donc je voulais travailler proche de la maison et j’ai toujours eu cette passion des livres.  

J’ai voulu combiner la librairie jeunesse à une autre activité et cette autre activité m’est venu en allant chez le coiffeur avec mon fils, où c’était juste catastrophique parce que rien n’était adapté pour les enfants.  Au départ je ne m’occupais que de la librairie, pas du salon de coiffure. Je me suis formée, j’ai passé mon diplôme, pour pouvoir travailler avec mes collaborateurs. Et au final, la passion est venue très vite. Je coiffe aussi des enfants.  

Comment as-tu vécu ta reconversion professionnelle ?

Déjà j’ai pu profiter d’un congé parental pour préparer tout ça. Cela m’a mis 18 mois pour tout créer. Après il a fallu créer un business plan, voir les banques… J’ai pris plusieurs claques, parce qu’on m’a dit : « Non, mais les enfants ça ne paie pas, ce n'est pas intéressant… ». Ca c’était des conseillers bancaires qui n’étaient pas aux faits de tout ça.  

Une fois que j’ai pu convaincre une banque, j’ai pu aller voir Initiative Nord Seine et Marne. C’est un prêt qui est accordé aux créateurs d’entreprise, sous couvert d’un prêt bancaire.  Je me suis présentée, face à un jury de 14 personnes. Il y avait des comptables, des avocats, des directeurs de banque qui m’ont posés des questions très techniques sur toute la partie financière.  

À l’issue de ce un comité d’agrément, j’ai pu avoir comme une bourse, ça s’appelle un prêt d’honneur qui est à taux 0, pour pourvoir financer tous les stocks de la librairie et avoir une légitimité auprès des banques. Les deux mis bout à bout, j’ai pu avoir un financement pour créer.  

Comment gères-tu ta communication ?

J’ai été présente beaucoup sur les réseaux sociaux, j’avais créé moi-même un site Internet avec Wix. Ca me permettait d’avoir une visibilité sur Internet.  

Après, je me suis mise sur Google, j’ai utilisé Adwords. Ça m’a permise d’être dans les premiers résultats sur Internet. Les clients la première chose qu’ils font, c’est regardé sur Internet. Très vite, on a eu la chance d’avoir des clients, qui ont mis très vite des commentaires sur Internet, sur Facebook, sur Google, et cela, nous a permis d’avoir une belle visibilité.  

J’ai pu participer à plusieurs événements. J’ai fait un marché de Noël, celui de Serris. J’ai fait pleins d’événements qui m’ont permis d’être présente et d’avoir une visibilité. De fil en aiguille, le fait d’avoir été présente sur ces événements, ça a fait une publicité dans les magazines de la ville par exemple. Le Parisien est venu me voir, La Marne est venu me voir, on a fait des interviews. Cela a fait effet boule de neige. J’ai une radio aussi qui est venu. Ça a fait une belle visibilité !  

As-tu senti un réel changement au quotidien depuis que tu as la réservation en ligne ?

Je l’avais déjà sur l’ancien site Internet où j’avais pleins de problèmes. Ça n’allait pas ! Ça fait 2 ans. 2 ans et là avec Wavy depuis septembre. On s’est rendu compte très vite, que là quand on a les enfants, c’est très compliqué d’aller répondre au téléphone. La réservation peut prendre 10 minutes au téléphone et quand on revient sur les petits et bien, c’est fini, ils n’ont plus envie d’attendre.  

Aujourd’hui, on ne répond même plus au téléphone pour prendre les rendez-vous, parce qu’il y a le message sur le répondeur si les gens appellent : « Rendez-vous sur notre site iInternet : lacachettesecrète.com et prenez rendez-vous directement en ligne ». Ça fonctionne très bien.  

Fais-tu des formations spécifiques pour coiffer les enfants ?

L’employée va suivre une formation. Alors ça ne va pas durer hyper longtemps, mais c’est surtout qu’il y a toute la technique d’approche.  Les enfants ne nous connaissent pas, ils arrivent dans un lieu complètement nouveau. Généralement, c’est des petits bouts qui ont entre 15 mois et 3 ans. C’est des petits hommes à conquérir. Donc il y a toute une technique d’approche, de douceur. On ne peut pas arriver en leur disant : « Installe-toi là, ne bouge plus ».  

Ils arrivent, on l’envoie jouer dans l’espace qui est derrière, on appelle ça La Cachette Secrète. Il y a des petits trains, des voitures, la cuisine. Cela permet qu’ils se sentent en confiance. Nous, on va jouer avec eux. Ça dure 2 minutes, mais c’est le temps qu’on prend pour qu’ils aient confiance en nous, pour qu’ensuite, on puisse leur toucher la tête et leur couper les cheveux. Parce que des fois cela peut être très compliqué de couper les cheveux à des petits bouts.  

Quand on arrive à les installer dans la voiture, on demande aux parents de rester proche d’eux. Pour qu’ils puissent jouer avec eux. Il y a des livres, des jouets. On ne va pas leur demander de ne pas bouger. C’est à nous de nous adapter à eux. Et quand on leur coupe les cheveux, on fait très attention. Enfin, on a des techniques pour ne pas les blesser. Un petit qui tourne la tête, on a les ciseaux, on peut crever un œil. Donc, non, on fait très attention, on va mettre le peigne quand on fait les contours d’oreille, quand on tient une mèche, on va mettre toute la main sur la tête, pour stabiliser la tête au moment où on coupe la mèche. Pour qu’on ne fasse pas d’erreur parce que l’exigence des parents, c’est que la coupe de cheveux soit parfaite. C’est normal, on est spécialisé.  

Ça pourrait être intéressant d’aller dans les CFA pour leur expliquer qu’un enfant ce n'est pas un démon et qu'en prenant 3 minutes de son temps, la coupe de cheveux peut durer 10 minutes et c’est un client acquis. Ça fonctionne quand ce temps est pris. Effectivement, aller parler avec les jeunes qui sont en CAP, en BP, pour leur expliquer nos techniques pour qu’après ils ne soient pas traumatisés. Il y a beaucoup d’enfants qui vont dans des salons de coiffure traditionnels qui sont traumatisés du coiffeur.  

Une anecdote ?

On coiffe aussi des enfants qui ont des particularités, des handicaps, donc des enfants autistes. C’est des enfants comme les autres, mais ils sont un peu plus compliqués à aborder. Et la grosse victoire, c’est quand on n'a pas réussi la première fois, pas réussi la deuxième fois, la troisième ça commence à venir et la quatrième : « Coucou Marion, je vais dans la voiture. » Et hop, il se fait coiffer, il ne bouge pas, il se laisse faire. Pas de problème et un gros bisou, un gros câlin. Ça arrive souvent. Et ça, c’est la meilleure des récompenses. Quand ils s’en vont, c’est juste génial. C’est bien beau de conquérir les parents parce qu’on met des paillettes pour les faire venir, mais les plus exigeants, c’est les enfants.

Ecrit par
Aurélie Pauker
Toujours attirée par le monde de la coiffure et de la beauté, je réponds aujourd'hui aux problématiques que vous pouvez avoir.‍

À consulter également